De la mauvaise utilisation de l’arbitrage vidéo…

Sportivement... 1 avril 2006

Fervent défenseur de l’utilisation de la vidéo dans tous les sports, je dois maintenant remettre en question mon opinion… Peut-être que cette pratique n’apporte rien au sport. Censée limiter les litiges et assurer un suivi correct d’une rencontre, cette méthode devait, par le biais de nouvelles technologies, assurer l’équité entre les compétiteurs et apporter une sorte de label qualité.

Or, par deux fois en quinze jours, cette pratique ne s’est pas du tout avérée productive. Si le rugby est un sport que je respecte pour les valeurs qu’il inculque et pour sa physionomie de jeu, je dois reconnaître que les enjeux financiers troublent certainement la vision de certains arbitres (ou même fédérations)…

Reprenons les faits :

Le 18 mars 2006 à 16h30, le Pays de Galles reçoit le XV de France pour peut-être un triomphe tricolore dans le tournoi des VI Nations… Au terme d’une partie compliquée, les français s’imposent 21 à 16 grâce (entre autres) à une jolie erreur d’arbitrage… Vidéo…

Le 1 avril 2006 à 16h, le Stade Toulousain reçoit Leinster en quart de finale de la H Cup et s’incline 35 à 41 grâce (entre autres) à une jolie erreur d’arbitrage… Vidéo… Encore…

Les arbitres humains ont toujours fait des erreurs, on les a toujours insultés mais on n’est jamais revenu sur leurs décisions. L’arrivée de la vidéo devait apporter une crédibilité supplémentaire aux actes. En effet, un arbitre préalablement défini se cache dans une régie vidéo et visionne les actions litigieuses sous tous les angles (neuf en moyenne). Il est donc quasiment impossible de commettre une erreur. Cet homme se sent-il tellement malheureux dans son van de réalisation qu’il accumule les doses de Pastis (sans eau)?

Au final, on constate que ce qui devait révolutionner le sport et surtout son arbitrage n’est en fait que poudre aux yeux. Mal exploitée. Dirigée par des intérêts financiers. La vidéo n’a pour le moment pas de beaux jours devant elle…

Désormais, on n’entendra donc plus :

« Arbitre enc…, arbitre enc…! »

Mais :

« Arbitre vidéo enc… aussi, arbitre vidéo enc… aussi! »

Espérons que l’IRB reverra ses dispositifs et que les supporters deviendront moins grossiers… On pourrait même utiliser la vidéo pour sanctionner les plaquages assassins (souvent effectués avec délectation et préméditation)…

Ceci n’est qu’une réflexion sur un système qui prétend tendre vers la perfection alors qu’il se transforme en un amas de procédures utiles mais mal exploitées.

On pourrait également ouvrir le débat sur la disparition du jeu à la main dans le rugby. Ou encore se questionner sur ces blessés qui s’accumulent dans les dix dernières minutes d’une partie gagnante. Réfléchissons également aux conséquences des railleries d’un joueur vers son vis-à-vis dans le dos de l’arbitre… C’est drôle mais ces pratiques semblent provenir tout droit du pays du roastbeef. Des précurseurs assurément ; après les hooligans ils nous apportent le mauvais esprit… C’est à ce demander pourquoi le terme Fair Play vient de leur langue…

3 commentaires

  1. Jabberwock dit :

    « que je respecte pour les valeurs qu’il inculque » -> Mouhahahhahahahahah

    « je dois reconnaître que les enjeux financiers troublent certainement la vision de certains arbitres (ou même fédérations)… » -> Je sais pas si je peux te croire..
    *souffle à l’oreille* Hé hé, il parait que c’est pour tous les sports pareil

  2. Aurélien dit :

    Je parle des valeurs du vrai rugby. Celui que l’on joue avant d’être pro. Celui dans lequel le plus timide d’entre nous deviendra un grand capitaine sur le terrain. Celui où l’on partage le pot de l’amitié avec notre ennemi juré des 80 minutes précédentes.

    Pas celui où l’on est payé pour jouer…

  3. Jabberwock dit :

    Mouha ha ha ha :mrgreen:

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