Tics de langages…

Par ici... 3 septembre 2011

Elément omniprésent des conversations de bureau autour de la machine à café, le tic de langage pollue (ou complète) les échanges sans que les intervenants n’en aient conscience.

Et malheureusement, comme tout le monde, vous en avez aussi !
Ecoutez-vous parler…

Petit tour des plus entendus…

Le tic de feedback

Dans cette catégorie, on trouve le fameux « t’sais » (parfois retranscrit « tsé ») qui selon les psychologues signifierait « tu sais » :

– Je suis allé au ciné hier, t’sais. Voir un film, t’sais.
– Non, je savais pas mais dans un sens oui puisque jusque-là, ce que tu me racontes est logique…

Dans le même style, mais plus réservé à la génération Hip-Hop/Skyrock-premier-sur-le-rap, il existe la variante « t’as vu » :

– Je suis allé au ciné hier, t’as vu. Voir un film, t’as vu.
– Non, j’ai pas vu car j’étais pas là. C’est pour ça que tu me le racontes, non ?

Dans les deux cas, on ressent ce besoin de réponse qu’attend l’interlocuteur.
Besoin qui, malgré la casquette LA Lakers violette, démontre peut-être un manque de confiance en soi. Qui sait ?

Le tic inutile

Se classent ici les mots qui ne traduisent rien et n’apportent rien à la conversation.
Un des grands exemples est le « quoi » en fin de phrase :

– Je suis allé au ciné hier, quoi. Voir un film, quoi.
– Et justement, tu as vu quoi ?

Ne pas confondre avec le « quoi » du nord de la France qui s’apparente plutôt à un « je vous dis ce qu’il en est ». Une sorte de raccourci.

On peut le mêler à « voilà » pour créer le super tic « voilà quoi ».
Attention, si vous êtes étudiant, c’est moins deux points lors d’une soutenance.

Autre tic inutile, le « ouais gros » :

– Ouais gros, je suis allé au ciné hier (quoi). Voir un film, gros.
– Alors, déjà, je suis pas gros, ok ?

Le tic enthousiaste

Partager son bonheur en alourdissant les phrases avec des « c’est tip top », « c’est génial », « cool », etc. est fréquent.

Pas bien méchant, ce tic est souvent contagieux. On l’attrape en fréquentant quelqu’un qui l’a déjà.

Le tic pédagogique

Proche du tic de feedback, celui-ci demande en retour une manifestation de compréhension :

– Je suis allé au ciné hier, ok ? Voir un film, ok ?
– Ok.

Ça fonctionne aussi avec « d’accord ».

Le tic dénué de sens

Certains mots sont utilisés hors de leurs contextes de base et en perdent donc leurs sens premiers.

C’est le cas de « grave », par exemple :

– Je suis allé au ciné hier. Voir un film.
– Grave !

En fait non ; ce n’est pas grave. Mais bon…

Le « tout à fait » peut également donner ses lettres de noblesses à cette catégorie :

– Je suis allé au ciné hier. Voir un film.
– Tout à fait.

Nous avons là une situation bien plus grave puisque « tout à fait » ne veut tout simplement rien dire.

Le tic idiot

Dans un style un peu différent, existent les tics idiots. Proches de la catégorie précédente, ceux-ci possèdent, en plus, un petit côté absurde.

– Tu peux me prêter ton crayon à papier s’il te plaît ?
– Oui, pas de souci.

Espérons que le prêt d’un crayon à papier et autres fournitures de bureau n’entraîne pas trop de souci ou d’inquiétude pour leur propriétaire.

Le tic de mouvement

Le « vas y » est très certainement l’emblème de cette classe :

– Je suis allé au ciné hier. Voir un film.
– Vas y, raconte !
– Je peux rester là quand-même ?

Le tic Internet

On ne pouvait pas faire sans cette catégorie tant elle pollue les discussions numériques.

On trouve, ici, le fameux « lol » :

– Je suis allé au ciné hier, lol. Voir un film, lol.
– Effectivement, ça a l’air super drôle.

On peut substituer le « lol » par des « mdr », « ptdr », « xptdr », etc.

Certains commencent même leurs phases par « kikou » mais ceux-ci se trouvent dans une catégorie incurable.

Le tic régional

Un tic régional, tel que « putain », « con », « boudu », etc. enrichit la phrase plus qu’autre chose. C’est un peu un moyen de la mettre en musique.

– Je suis allé au ciné, con. Voir un film, con.
– Hé ho con ! Il était bien ?

Ça passe même pendant les entretiens d’embauche.

Un besoin vital ?

Peut-on imaginer une conversation sans ces petites expressions qui, en général, ne lui apportent rien ?
Ces tics favorisent-ils la transmission des émotions ?

Rares sont ceux qui peuvent se targuer de construire un échange complet sans ces petits éléments superflus.

Certains, même, les cumulent (voilà quoi, t’as vu)…

2 commentaires

  1. Elma dit :

    Tu as dû être exposé pas mal de fois à tout ça… Dans le métro ? T’sais, je suis trop fort, voilà quoi !

  2. Aurélien dit :

    Repas de famille, etc.

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