Quand a été annoncée la création d'Hadopi, la France s'est (un peu) soulevée contre une nouvelle tentative des autorités de museler le dernier espace de liberté qui subsiste encore. Menée aussi maladroitement qu'un projet de débutant, cette riposte graduée criait à qui voulait l'entendre qu'il fallait punir les méchants pirates qui violaient nos femmes et tuaient nos enfants... Depuis la semaine dernière, la presse s'agite à nouveau autour d'une faille juridique de la taille du Grand Canyon "exploitée" par le Fournisseur d'accès à Internet Free. Celui-ci ayant bien compris comment tirer son épingle du jeu... "Dans les milieux où l'on s'autorise à penser", les sourires fleurissent sur les visages. Le site de l'Hadopi est plus ridicule que jamais et ses emails d'avertissement appellent à la vigilance contre les méchants pirates informatiques qui téléchargent le dernier titre d'un chanteur millionnaire produit par des milliardaires... Et le pire, c'est que ça marche ! On a peur ! Peur de se faire cyber-violer à l'aide du dernier DivX (de TF1) à la mode. Peur de se faire cyber-kidnapper en surfant sur ViensVoirDuCulDansLeDosDeTaFemme.com. Peur de se faire cyber-prendre-sa-place-dans-le-métro en consultant sa Convention Collective en ligne. Ça file des sueurs froides... L'Hadopi est dirigée par des personnes qui ne savent pas faire la différence entre un ordinateur et un grille-pain... C'est drôle... A peine validée, l'Hadopi avait déjà dix ans de retards sur les méchants pirates. Et ça, c'est encore plus drôle... Moralité, installez douze anti-virus, fermez votre porte à clefs, donnez votre argent aux milliardaires et soyez les pigeons de la République... Vive la France !