Brave, sécurité et vie privée…

Surfez léger... 19 juin 2020

A l’heure où la vie se passe plus en ligne qu’autour d’une bonne bouteille de vin, la quantité d’informations personnelles qui transitent sur les réseaux aurait de quoi susciter l’intérêt du premier businessman venu.
Il semble d’ailleurs que cela soit le cas…

La prise de conscience…

En 2018, trois français sur quatre se disaient inquiets quant à l’exploitation de leurs informations personnelles par des tiers(1).

Malgré l’entrée en vigueur du RGPD, le ressenti général est toujours sur la même tendance.
On dispose simplement, aujourd’hui, d’un arsenal législatif plus complet et les acteurs du numérique se sont mis en conformité.

Cette tendance ouvre néanmoins la voie à de nouvelles offres orientées vers la sécurité et la protection des informations personnelles.
Ainsi, des services de gestion de messagerie électronique comme ProtonMail ou encore Tutanota ont le vent en poupe et des moteurs de recherches tels que Qwant ou DuckDuckGo commencent à se faire une petite place.

Du côté de la navigation pure et simple, sont apparus Iridium et Brave, deux « butineurs » dérivés de Chromium.
Si, sur le papier, l’utilisation quotidienne ne devrait pas être révolutionnée, qu’en est-il réellement ?

Le jeu du changement…

Si cet article ne se focalise que sur Brave, d’autres navigateurs pourraient être abordés dans des billets futurs.

Dès l’installation, la prise en main est immédiate ; très similaire à Google Chrome, Brave permet d’importer les extensions, favoris et autres paramètres.
Notez qu’il est compatible avec les extensions du Chrome Store.

A l’usage, et c’est flagrant sur Mac, Brave est nettement moins gourmand en ressources que son cousin de chez Google.
Sans la surcouche du géant de Mountain View, la navigation est forcément plus rapide.

Brave force les connexions sécurisées et intègre de base un bloqueur de trackers et de cookies intersites.
Libre à l’utilisateur de laisser passer ceux des sites de son choix.

Un nouveau modèle économique ?

Là où Brave se démarque, c’est par son modèle économique.
Basé sur la blockchain, il rémunère les utilisateurs en échange d’affichages ponctuels de publicités dites respectueuses.

Comprenez par là que si vous autorisez Brave à vous montrer une ou plusieurs publicités par heure, vous recevrez un pourcentage des revenus générés dans une cryptomonnaie nommée Basic Attention Token (BAT).
Libre à vous, ensuite, de convertir ce montant en devises.

Il est également possible de faire un don en BAT (ponctuel ou récurrent) à un créateur de contenus de votre choix ou à l’ensemble de vos sites favoris.
Notez que Brave reverse également un pourcentage des revenus aux sites visités lors de l’affichage d’une publicité.

Les questions qui se posent…

Bien que la motivation soit louable, le contexte de l’apparition de navigateurs comme Brave ne facilite pas la tâche des éditeurs.
Comment assurer un service quand on ne peut plus le financer ?

Les bloqueurs de publicités se démocratisent mais aucune alternative n’est pour le moment viable pour la survie des créateurs de contenus. Même à grande échelle, un modèle de partage ne semble pas suffisant.

Pensez-y : quand vous appréciez un site, couper ses publicités revient souvent à lui couper ses revenus.

Et au final ?

Pour faire court, Brave est sûrement l’une des meilleures alternatives aux « grands » navigateurs du marché actuellement.
Rapide, fiable et simple d’utilisation, il ne déroutera même pas les plus techno-sceptiques.

Son modèle centré sur la blockchain et le partage de revenus apparaît comme prometteur. Un peu jeune mais prometteur.

(1) L’ADN – 23 janvier 2018

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